Tradition et transmission
Le mot de « transmission » est rassurant au premier abord. Plus que le mot de « tradition », il implique quelque chose d’intentionnel et de parfaitement abouti. Le message qui parvient à son destinataire est exactement celui que lui a envoyé l’émetteur. Mais c’est que la transmission se réfère aux machines, et seulement à elles. L’émetteur peut dire n’importe quoi et le destinataire ne rien comprendre, la transmission, si les machines le veulent bien, sera parfaite. Or les traditions maçonniques sont contradictoires, obscures, complexes, déformées par le temps et la négligence. Le travail du destinataire est donc immense. Il doit se faire, dès l’initiation, une idée d’ensemble de la Tradition, riche et cohérente. Le vocable de « transmission » est donc trompeur. Notre tradition, comme disait Hannah Arendt reprenant René Char est « un héritage précédé d’aucun testament ». La Tradition n’est jamais donnée, malgré tous les efforts de nos FF, mais toujours recherchée. La Tradition est d’ab