Le droit de l'enfant






Hier soir au GODF pour écouter Jacques Testart parler (très bien, avec simplicité et modestie) des dangers du transhumanisme. Le GODF ayant voté une résolution en faveur de la PMA, dans le débat sur la loi de bioéthique, la conférence sur les dangers du transhumanisme semble en décalage avec cette position, ce qui est clairement exprimé par certains FF et SS présents, qui se disent soulagés d’entendre un autre son de cloche. Le dignitaire qui conclut la TBO, après le départ du conférencier, aura du travail pour recadrer le débat (il l’a fait avec beaucoup d’intelligence et de douceur, d’ailleurs). À côté de moi, à l’Orient, une Sœur revêtue d’un tablier de VMEC de la GLFF, qui me dit avoir 80 ans. Elle me fait remarquer tous les manquements au rituel, qui sont nombreux (nous sommes au GODF). 

Après la conférence, la parole circule. J’interviens sur la machine de guerre que constitue le droit de l’enfant contre le droit à l’enfant. Sans devoir se référer à la Bible, aux bonnes mœurs, à la tradition, etc., il suffit d’opposer à la fiction des « deux mamans » ou « deux papas» le  droit absolu de l’enfant à connaître ses véritables géniteurs biologiques. Tout comme les enfants adoptés, les enfants des couples homosexuels vont nécessairement devoir se poser la question à un moment donné (je suis un vieux Suisse piagétien, je crois au développement cognitif). 

À moins qu’une idéologie de « l’égalité » des familles n’oblitère la référence à la réalité, et à la nature, par un petit détour paratotalitaire à l’échelon privé (on dira que toute réalité est « socialement construite », etc.). Mais « L’anatomie, c’est le Destin », disait Freud. Et même les transsexuels, dans leur odyssée personnelle si douloureuse, invoquent bien le Destin, tandis que les homosexuels modernes refusent absolument le déterminisme au profit de l’agrément et du choix sexuel. 

Alors que la Réaction n’avait au fond aucun argument valide contre le « mariage pour tous », elle en a trouvé un avec le droit de l’enfant, qui suffit à faire éclater le mirage un peu délirant de la « procréation pour tous ». Sur le plan légal, il n’est pas incompatible de légiférer à la fois sur la PMA et sur le droit à connaître ses géniteurs (comme pour l’adoption). Mais c’est faire fi de l’idéologie qui est au cœur du débat, et c’est toujours par l’idéologie que tout s’infecte dans la discussion publique. 

— Nous n’avons pas les mêmes idées, mais nous pouvons en parler, me dit froidement ma voisine en partant.

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